Ciro FERRI
( Rome, 1634 - Rome, 1689 )
L'Ange Gardien
Huile sur toile
67 x 43 cm
Provenance
:Sotheby’s London, 12 December 2002, lot n°181,
comme attribué à Pierre de Cortone
Carlo Moretto, Rome 1704 (?)
Expositions
:Chiostro di San Salvatore in Lauro, Mostra del Sodalizio dei Piceni,
Rome 1704 ( ?)
Il s'agit d'une réplique de la célèbre peinture de
Pierre de Cortone éxécutée pour Alexandre VII en
1656. L'importance de l'iconographie est attestée par
le fait que le Pape canonisa Saint François de Salles et
en publia les écrits dans lesquels une certaine importance
était donnée à la dévotion à l'Ange Gardien.
L'oeuvre malgré la similitude avec l'illustre prototype
s'en éloigne par les ombres plus accentuées et la touche
de la couleur plus contrôlée, restant toutefois
d'un bon niveau de qualité. S'il n'est pas possible
de la considérer comme une réplique autographe de
Pierre de Cortone, il ne reste plus qu'à en chercher
l'auteur parmi les élèves et collaborateurs les plus
proches. Dans l'état actuel de nos connaissances, le
nom le plus plausible est ce lui de Ciro Ferri. Même
les sources le citent comme étant l'élève le plus talentueux
: "Niun altro discepolo pi� di Ciro imit� la
maniera del maestro Cortona; e niun altro pi� di lui
s�accost� alle sue belle idee, e bizzarre invenzioni. Niun
di loro lo super� nel disegno, e niun ard� dimetter mano,
e di terminare le opere lasciate imperfette da lui " écrit
Pascoli, et Baldinucci relate que "sempre pi� desideroso
di avanzarsi, andava copiando e disegnando le pitture
pi� pregevoli che ognor vedeva in Roma", comme
en témoigne également un cuivre récemment apparu
sur le marché, qui reprend avec des variantes La Nativité
de la Vierge de Guido Reni, peinte � fresque
pour la chapelle de l'Annunciata du Quirinal. Ciro
Ferri aida le maître âgé à terminer les fresques de la
Chiesa Nuova, à fournir les dessins pour les mosaïques
des voûtes de la nef droite de la basilique Saint
Pierre, à mener à bout les travaux du palais Pitti. Et
même suivant de près le style de Pierre de Cortone,
l'élève réussira à alléger le langage baroque du début,
jusqu'aux résultats avant-coureurs du " barochetto " ,
devenant avec Maratta et Gaulli, le plus grand peintre
romain de la seconde moitié du siècle. Pour cette
raison, L'Ange Gardien, qu'il faut considérer comme
une oeuvre de jeunesse, est datable de la sixième décennie
du seicento, proche du retable de l'église de
San Marco et de la fresque du Quirinal, et il s'agit
de l'une des premières oeuvres de Ciro Ferri qui nous
soient parvenues.
Le coloris dense et épais qui forme les drapés et la sûreté
des raccourcis témoignent de la finesse du peintre,
qui nous offre une gracieuse interprétation, plus
terrestre et proche du chef d'oeuvre de son maître.
�
Alessandro Agresti